Cet article explore le sujet de la violence comme l’un des facteurs
responsables de la formation de l´identité des femmes afro-américaines
défavorisées, selon la description qu’en donnent les dramaturges afroaméricaines. Deux approches sont considérées, d´un côté la mentalité
féministe du peuple noir, et de l'autre, l'éloignement du multiculturalisme
vers une perspective plus universaliste puisque la violence paraît constante
dans le temps et l´espace. L´article étudie les rapports entre ces théories et
les œuvres de Suzan-Lori Parks In the Blood (1999) et de Kia Corthron
Breath, Boom (2000). Les théoriciennes féministes Angela Davis et Patricia
Hill Collins ont une approche centrée sur l´intersection entre plusieurs
formes d´oppression qui sont mises en relation pour éviter que des femmes
comme Hester, mère sans ressources dans In the Blood et Prix, chef d´une
bande dans Breath, Boom, puissent avoir l´opportunité d’atteindre la
reconnaissance personnelle, et finalement, la reconnaissance sociale et la
possibilité de s´améliorer. Dans les deux pièces, l´identité des femmes noires
se construit sous l'influence de la violence et de la maltraitance. L’élément
le plus perturbant dans ces textes, c´est de découvrir que de nos jours des
femmes, parmi les moins privilégiées et les plus marginales, peuvent mener
des vies similaires à celles décrites dans ces œuvres théâtrales.