Sagitario (2001), film à la fois enjoué et mélancolique, présente une structure «mosaïque» qui substitue à la hiérarchisation des événements selon une logique causale la restitution d’un «état du monde». L’arbitraire de la contiguïté
spatiale se joint à l’ubiquité énonciative pour construire un monde dominé par la discontinuité
et l’inconstance. A l’éclatement structurel et à la dispersion du récit correspond la vision d’un sujet changeant et multiple qui semble mettre en échec tout principe de continuité malgré le recours –qu’on peut penser plaisamment générique– au «happy ending».